reliure le ligator - artisan relieur à bayonne Histoire de la reliure
reliure le ligator - artisan relieur à bayonne

L’histoire de la Reliure ne peut être dissociée de l’histoire de l’écrit. De tous temps, les hommes ont essayé de conserver les écrits. Dans l’antiquité avant l’apparition du livre tel que nous le connaissons, l’écriture se faisait sur des rouleaux de papyrus ou de parchemin enroulés sur un en bois, en os ou en ivoire : le volumen. Il fut remplacé par le codice ou codex, ensemble de feuillets doubles en parchemin cousus les uns aux autres et permettant d’écrire des deux côtés.

reliure le ligator - artisan relieur à bayonne C’est au Moyen Âge que naît l’art de la Reliure.
On peut distinguer grandes étapes dans le développement de la reliure :
- la reliure des manuscrits de parchemin
- la reliure artisanale
- la reliure industrielle

Avant l’imprimerie, toute l’activité intellectuelle et artistique est concentrée dans les monastères. Les ouvrages pieux, enluminés, sont confiés aux moines relieurs nommés "Ligators".
Les reliures étaient de lourds in-folio cousus sur des nerfs de bœuf et entourés d’ais en bois recouverts de peau ou de tissu comme le velours ou la soie. Les reliures d’orfèvrerie étaient incrustées d’ivoire et de pierres précieuses. Les reliures en peau étaient protégées contre l’usure par des cabochons (clous de métal).

reliure le ligator - artisan relieur à bayonne A la fin du Moyen Âge
L’extension de la fabrication de papier et la découverte de l’imprimerie vont favoriser la diffusion du livre. Dès lors, la couture se fait sur ficelles de chanvres, les ais en bois sont remplacés par des cartons. Le décor des reliures est toujours l’empreinte de fers gravés à froid sur le cuir humide, sans or ni couleur. A cette époque, fin du XVe, apparaît l’essentiel de la technique et des matériaux de notre reliure traditionnelle actuelle. C’est le style du décor qui marquera les différentes époques historiques.

reliure le ligator - artisan relieur à bayonne Au XVIe siècle
On trouve de nombreux ateliers de libraires relieurs à Paris et Lyon. Les rois ont leur relieur attitré. Les formats des livres diminuent. C’est l’apparition en France de la marbrure du papier et des gardes de couleur. La technique de la dorure à la feuille d’or se développe et la variété des décors fait de cette époque une période exceptionnelle de la reliure française.

reliure le ligator - artisan relieur à bayonne Au XVIIe siècle
Les reliures deviennent de plus en plus nombreuses. Les belles reliures sont en maroquin rouge écrasé, les gardes en papier-peigne, le dos est à nerfs chargé de dorure et de fleurons, les tranches sont marbrées ou dorées. Pour les reliures ordinaires, le cuir utilisé était le veau et la basane (mouton), seul le dos était doré. A la fin du siècle apparaît un style sans aucun décor, la reliure janséniste, mais elle ne durera pas.

reliure le ligator - artisan relieur à bayonne Au XVIIIe siècle
Ce fut une période privilégiée pour le livre jusqu’à la révolution. Les textes sont mis en valeur par une belle typographie et par une illustration de gravure en taille-douce. Les amateurs de beaux livres se multiplient. Pour les reliures de luxe, on retrouve le maroquin rouge, et des tons olive, citron ou bleu. Le décor dominant est dit "à dentelle" : fleur, coquilles, feuilles...
Dans le travail courant, on utilise le mouton ou le veau fauve et le décor est effectué par marbrure ou jaspure de la peau. Les dos sont ornés de fleurons et de fers d’angle.
Pendant la période révolutionnaire, un grand nombre de reliures furent détruites. Deux nouvelles techniques font leur apparition et se généralisent : le cartonnage à la Bradel et la demi-reliure. Ces techniques innovatrices remplaceront la couture sur nerfs par celle "à la grecque" et pratiqueront un rognage excessif des tranches.

reliure le ligator - artisan relieur à bayonne Au XIXe siècle
On retrouve dans l’aspect des reliures d’influence anglaise. Le mouvement romantique (1830-1850) adopte la couture à la grecque et les faux nerfs. Beaucoup de décors sont "à la cathédrale" gaufrés à la plaque. Le maroquin et le veau prennent de nouvelles teintes : gris, lilas, rose, violet...
La deuxième partie du siècle est surtout orientée sur la copie et les pastiches ; on abandonne les styles conventionnels. La reliure moderne naît en 1890. L’invention de la machine à papier et les nouvelles machines à imprimer favorisent la multiplication des éditions. La reliure industrielle apparaît et se développe à côté de la reliure manuelle qui évolue dans la notion d’œuvre unique.

reliure le ligator - artisan relieur à bayonne Au XXe siècle
En reliure industrielle, on perfectionne sans cesse les machines et les matériaux. Les reliures sont sans coutures, le dos est rogné et encollé.








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reliure le ligator - artisan relieur à bayonne Les origines de l'écriture
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reliure le ligator - artisan relieur à bayonne Avant notre ère

• 2700 Invention des caractères chinois et à la même époque, apparition en Égypte des premiers hiéroglyphes.
• 1400 Les Chaldéens inventent l’alphabet cunéiforme d’Ugarit.
• 500 Les Grecs isolent les voyelles des valeurs consonantiques et créent notre alphabet moderne qui sera fixé définitivement par les romains, à l’exception du Y et du W qui viendront postérieurement.
• 250 Invention du pinceau à écrire en Chine.
• 200 Découverte du procédé permettant de traiter le parchemin à Pergame.

reliure le ligator - artisan relieur à bayonne Ère Chrétienne

• 105 Invention du papier en Chine par Tsaï-Iun.
• 175 En Chine, impression d’un texte par estampage du papier.
• 751 Prise de Samarkand par les arabes qui ravissent aux chinois le secret de la fabrication du papier.
• 1041 Invention en Chine du "caractère mobile" de l’imprimerie.
• 1150 Début de la fabrication et de l’usage du papier en Europe de l’Ouest.
• 1409 Premier livre imprimé en Corée.
• 1450 Gütemberg imprime la Bible à Mayence avec des caractères mobiles ; l’imprimerie et l’édition de masse peuvent commencer. Quant à la reliure, avant toute œuvre de collection et de protection, on la connaissait depuis longtemps.



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reliure le ligator - artisan relieur à bayonne Apparition du livre
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Une légende veut que Cléopâtre faisant visiter à César les ateliers d’Alexandrie, lui fasse découvrir les premiers essais d’une formule nouvelle de présentation des documents.

Au lieu de l’habituel rouleau ou "volumen", les Egyptien avaient eu l’idée de plier les feuilles de papyrus en deux, d’en couper plusieurs à la même dimension, de les réunir entre elles par une couture pour former une sorte de "brique quadrangulaire", facile à compulser, qu’on appellera "codex", notre futur livre.

Il semble bien que la forme "codex" ait été déjà connue en Assyrie sous le roi Sargon II (722 – 705 avant J.C), mais elle ne s’est vraiment répandue qu’à partir de l’Egypte, au début de notre ère.

Le papyrus se prêtant mal au pliage, on employa donc le parchemin pour le remplacer.

C’est dans les monastères coptes, aux premiers siècles de notre ère, que l’art du livre a vraiment commencé et que la technique en a été inventée.

Il reste peu de reliures de ce temps : quelques unes au Caire, d’autres dans la collection Pierpont Morgan à New-York ainsi que celles retrouvées à Kairouan. Elles datent en gros des IIIème, IVème et VIIème siècles.



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reliure le ligator - artisan relieur à bayonne Les moines "ligatores"
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Pour commencer par les temps les plus reculés, nous pourrions parler des Egyptiens, des Assyriens et des Perses, qui couchaient leurs écrits sur du papyrus, les réunissaient et les classaient, ou des Grecs et des Romains, qui créèrent les premières bibliothèques de parchemins.

Mais on ne peut pas parler de reliure à leur propos, même si l’on a retrouvé à Rome quelques registres dont les feuilles étaient tenues ensemble par de grossières coutures.

En général, dans l’Antiquité grecque et romaine, les livres avaient la forme de rouleaux qu’on conservait dans des étuis. La reliure telle que nous l’entendons naquit au Moyen-Âge.

Au moment où s’écroule l’Empire Romain d’Occident, et où, sous la menace des invasions barbares, une civilisation disparaît, les livres deviennent un témoignage toujours plus précieux qu’on veut conserver. C’est ainsi que, pour protéger les écrits rédigés à la main, apparaît la reliure.

Durant tout le Moyen-Âge, cet Art va se développer dans les monastères, où les moines relieurs créent de véritables chefs d’œuvre en protégeant les livres sacrés par des plaquettes de bois, des ais.



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reliure le ligator - artisan relieur à bayonne La reliure dans ses formes archaïques
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Les documents écrits ou gravés étaient si précieux et si rares dans le monde antique, qu’on a tout de suite pensé à les protéger.
Les briques crues babyloniennes étaient numérotées dans l’ordre où il fallait les lire et on les entreposait sur des étagères répertoriées, chaque tablette portant le titre de l’ouvrage dont elle faisait partie.
Dès qu’on a pu écrire sur "quelque chose pouvant se rouler" (soie, papyrus ou parchemin), le problème du collationnage et de la protection s’est résolu plus facilement.
Les rouleaux traitant d’un même sujet étaient serrés ensemble et on a retrouvé bon nombre d’entre eux entreposés dans des jarres que l’on avait enterrées pour les soustraire aux calamités du temps.
Les rouleaux précieux étaient enfermés dans des coffrets de bois d’essence rare, souvent des bois odorants, dans un but prophylactique, ou dans des coffrets de métal plus ou moins précieux et décorés.
Les textes grecs et romains étaient souvent réunis par un cordonnet passé dans l’un des angles ou cousu sur le côté gauche.
On écrivait couramment sur des tablettes de bois ou d’ivoire recouverte de cire. Ces tablettes étaient parfois réunies par des charnières ou un gros fil pour former des diptyques ou des triptyques.
Dans les civilisations du Sud-est asiatique ou amérindiennes, les "livres" étaient souvent faits de feuilles de palmier ou de bambou, coupées en rectangle et trouées toutes à la même place pour faire passer la cordelette les réunissant. La protection était assurée par deux plaquettes de bois ou d’écorce, de même dimension que les feuilles et liées avec elles.

Copies d’époque Réalisées avec des planches de bois (les ais) et de grosses ficelles (nerfs de bœuf tendus au Moyen-Âge).